
Aussitôt libéré, après près de dix jours de garde à vue, Lazhari Labter s’est adressé aux siens, amis et collègues pour les remercier pour leur soutien. Dans un message de reconnaissance, l’intellectuel algérien a tenu de rappeler, avec fierté et sans regret, son parcours ô combien riche et se dit prêt à le refaire !
Libéré ce mardi, Lazhari Labter a tenu de remercier toutes les personnes qui l’ont soutenu pendant sa détention. En effet, pendant plus d’une semaine, des hommes et femmes de culture ont émis des messages de soutien envers le journaliste natif de Laghouat pour exprimer leur solidarité.
“Un grand, un très grand merci à vous toutes et vous tous, nombreux, très nombreux, de toutes les régions de notre pays et de l’étranger qui m’ont exprimé, sous une forme ou une autre, leur solidarité, leur soutien dans les moments difficiles que j’ai connus ces derniers jours“, avait-il posté sur facebook, en s’adressant à tous ceux qu’il a trouvé à ses côtés.
“Je continuerai ma lutte”
Se voulant rassurant quant à sa situation, physique et morale, suite à son arrestation, Lazhari Labter réitère son engagement et son combat pour son pays. Il se dit toujours fidèle et croit dur comme fer à ses idéaux et que les ennuis provoqués par sa convocation ne peuvent le dissuader.
“Soyez assurés que la place que vous tenez dans mon cœur est une place particulière et que je continuerai ma lutte de toujours pour mon pays, fidèle à mes principes de justice et de liberté et inspiré par les idéaux des Novembristes qui se sont sacrifiés pour que l’Algérie, mon Algérie, notre Algérie des hommes libres, vive libre“, dit-il.
“Je suis fier de mon parcours”
Journaliste, écrivain, poète, éditeur et spécialiste de la BD, Lazhari Labter a plus de 40 ans d’exercice dans le milieu culturel. A son actif une vingtaine d’œuvres littéraires en tant qu’auteur et de nombreux autres en tant qu’éditeur. Dans son message, il a tenu de rappeler à l’opinion publique son parcours atypique avec une fierté inébranlable.
“Je suis fier de mon parcours sans tâches en tant que journaliste de 1976 à 1990, syndicaliste, militant associatif, homme de culture, poète, écrivain et éditeur, directeur des éditions Anep de 2001 à 2004, directeur des éditions Alpha de 2005 à 2009 et dans ma propre maison d’édition de 2005 à 2015“, rappelle-t-il.
“Et si c’était à refaire, je le referai sans hésiter”
En effet, Lazhari Labter, a travaillé dans plusieurs journaux de 1976 à 2000. De 2001 jusqu’à 2015, il se lance de l’édition, d’abord comme directeur des éditions Anep (2001-2004), ensuite des éditions Alpha (2005 – 2009). En 2005, il fonde sa propre maison d’édition “Editions Lazhari Labter” où il a publié, en français et en arabe, une soixantaine d’ouvrages.
Au passage, il a précisé qu’il a publié des dizaines de livres de grande qualité, d’auteurs de renom qui ont contribué à changer l’image dégradée par le terrorisme et le « qui tu qui » à l’extérieur, aussi bien en Orient qu’en Occident. “Je suis fier de tout ce travail de longue haleine accompli pour mon pays à qui j’ai tout donné sans rien lui demander en retour. Et si c’était à refaire, je le referai sans hésiter”, lance-t-il quelques heures après sa libération.
Dix longues nuits passées loin des siens
Pour rappel, la semaine dernière, le dimanche 20 novembre à 18h30, selon sa famille, «deux agents en civile se sont présentés au domicile de Lazhari Labter». L’auteur du roman “Hiziya Princesse d’amour des Ziban” (El Ibriz Éditions, 2017) passe ainsi sa première nuit au commissariat central d’Alger. Il a été finalement incarcéré pour dix longues nuits passées loin des siens pour être auditionné sur la période où il a été à la tête de l’Anep.
Lazhari Labter a une notoriété dans la bande dessinée algérienne en consacrant deux ouvrages : “Panorama de la bande dessinée algérienne 1969-2009” (Edition Lazhari Labter, 2009) et “M’Quidèch 1969-2019 – Une revue, une équipe, une école” (Éditions Barzakh, 2019). Deux livres devenus des références en la matière.
Il était aussi syndicaliste
En tant qu’éditeur et journaliste, il était aussi syndicaliste. Il a assumé la présidence du Syndicat professionnel du livre (SPL) dont il a été membre actif ayant participé à la création du bureau exécutif. De 1996 à 2000, il a été Coordinateur chargé des projets médias du Centre d’Alger pour le Maghreb de la Fédération internationale des journalistes (FIJ).
Il a été aussi membre fondateur et membre du bureau exécutif du Syndicat national des journalistes (SNJ). Il a assuré la vice-présidence du Conseil supérieur de l’éthique et de la déontologie des journalistes algériens (CSED) dont il est membre fondateur. Lazhari Labter, né le 8 janvier 1952 à Laghouat, licencié en lettres françaises, vit et travaille actuellement à Alger.