avril 20, 2024
Accueil » Patrimoine culturel immatériel de l’humanité : l’Algérie inscrit son 9e bien culturel à l’Unesco

Le “Raï, chant populaire d’Algérie” est classé ce jeudi patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco après avoir examiné le dossier de la musique Raï déposé par l’Algérie. En attendant l’inscription de Yennayer, l’Algérie compte à ce jour neuf biens culturels inscrits à la liste représentative de l’organisation onusienne.

L’inscription du Rai est intervenue lors de la 17e session du Comité inter-gouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, qui se tient à Rabat, au Maroc (du 1 au 3 décembre). Déposé pour la première fois en 2016, le dossier de la musique Raï a été déjà expertisé par l’organe d’évaluation de l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).

A l’issue de cet examen, fait deux mois de cela, l’Algérie a eu le projet de décision soumis au Comité inter-gouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel traité aujourd’hui. Avec le classement du Rai, l’Algérie compte neuf éléments de son patrimoine inscrits, à ce jour, à la liste représentative du patrimoine de l’humanité de l`Unesco, dont trois dossiers internationaux.

Ahellil de Gourara, premier bien culturel classé

L’Ahellil du Gourara, un genre poétique et musical et un chant polyphonique emblématique des Zenètes du Gourara, dans le Sud algérien, est le premier bien culturel classé patrimoine de l’humanité en 2008. Le dossier pour son classement était essentiellement composé des travaux de l’imminent écrivain et anthropologue Mouloud Mammeri (1917 – 1989).

Par la suite, de 2012 à 2015, il y avait l’inscription de la « Chedda » costume nuptial de Tlemcen (2012), le pèlerinage du Rakb de Ouled Sidi Cheikh (2013), la fête de la Sebeïba, un événement annuel célébré au sud-est algérien, à Djanet (2014). En 2015, l’inscription de la Sbûa, une fête religieuse sous la forme d’un pèlerinage aux mausolées des marabouts de la région du Gourara, pour célébrer Mawlid Ennabaoui (la naissance du prophète de l’Islam).

Trois dossiers internationaux

Les trois dossiers internationaux comprennent : l’Imzad, le couscous et la calligraphie arabe. L’Imzad, ou les pratiques et savoirs liés à l’Imzad des communautés touarègues de l’Algérie, du Mali et du Niger a été inscrit en 2013 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Le dossier, rappelons-le, a été présenté conjointement par l’Algérie incluant le Mali et le Niger.

En 2020, l’Algérie a présenté le dossier de classement du Couscous, élaboré le Centre de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (Cnrpah). De l’autre côté, l’Institut tunisien du patrimoine et la direction marocaine du patrimoine culturel et des experts mauritaniens ont également pris part au montage du dossier.

L’année dernière, l’Unesco a intégré “la calligraphie arabe et les connaissances compétences et pratiques” au patrimoine immatériel de l’humanité au nom de 16 pays. Un statut défendu par seize pays dont l’Algérie, permettant de préserver cette très ancienne pratique artistique largement répandue dans le monde arabo-musulman.

Yennayer patrimoine de l’humanité !

Yennayer est le premier jour de l’an du calendrier agraire utilisé depuis l’Antiquité par les Amazighs à travers l’Afrique du Nord. Il marque le passage à la nouvelle année, il est célébré le 12 janvier en Kabylie, en Oranie, dans les Aurès et ailleurs. Dans la région des Beni Snous à Tlemcen, un carnaval est organisé où les masques symbolisent le retour des invisibles sur terre.

De l’avis des spécialistes et chercheurs en patrimoine immatériel, “Yennayer” et les rites qui accompagnent sa célébration, célébré dans plusieurs pays de l’Afrique du Nord, mérite d’être inscrit. “Ce classement permettra à Yenayer d’avoir une lisibilité à l’échelle internationale”, estime Slimane Hachi, ex-directeur du Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique (CNRPAH).

Pour rappel, selon M. Hachi, “en Algérie, Yenayer a été classé en 2005 dans la banque de données qui compile le patrimoine national immatériel à protéger et à promouvoir”. Reste à voir le différentes procédures à entreprendre pour la reconnaissance par l’Unesco de cette fête comme patrimoine immatériel de l’humanité dans le cadre de la Convention adoptée par cet organisme onusien en 2003 et signée par l’Algérie.

Traditions, pratiques et savoir-faire à sauvegarder

Selon l’Unesco, “le patrimoine culturel immatériel, ou “patrimoine vivant”, est “un héritage de nos ancêtres que nous transmettons à nos descendants”. Il comprend “les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, les rituels et les événements festifs”, précise-t-on. La liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité compte aujourd’hui 530 éléments inscrits, dont 72 nécessitent une sauvegarde urgente.

Le classement se fait donc conformément aux dispositions de la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel adoptée en octobre 2003 et ratifiée par 180 pays. Elle promeut la sauvegarde des connaissances et savoir-faire nécessaires à l’artisanat traditionnel. A travers ses classement, l’Unesco honore avant tout ces traditions, pratiques et savoir-faire à sauvegarder.

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