avril 26, 2024
Accueil » L’Âchoura retrouve son aspect multiculturel à Cheurfa N’Bahloul

Le village de Cheurfa N’Bahloul renoue cette année avec la célébration de l’Âchoura après trois ans de répit à cause de la pandémie de covid-19. Comme à l’accoutumée, cette date a été marquée des plus belles des manières avec l’organisation de Lewziâa. 13 bœufs sont égorgés, 1 600 parts de viandes sont distribuées aux foyers et 2 000 visiteurs sont conviés à un dîner collectif.

Lewziâa est l’une des plus anciennes traditions au sein du village Cheurfa N’Bahloul, qui relève de la commune d’Azazga (Tizi-Ouzou). Héritée des ancêtres, ce rite consiste à sacrifier des veaux au profit de toutes les familles composent le village. Une occasion aussi de rassembler tous les habitants en cette fête qui tient une place particulière parmi les autres traditions ancestrales de ce beau village de 12 000 habitants.

“Cet événement, tant attendu par les villageois, est synonyme d’échange et de retrouvailles familiales, d’entraide et de solidarité. Après trois ans sans Lewziâa à cause de la pandémie, grâce à la mobilisation des jeunes du villages qui ont travaillé en étroite collaboration avec le comité de village installé récemment, cette année le village a retrouvé sa vivacité et son sens d’organisation”, déclare Mourad, habitant très actif du village, sur sa page Facebook.

Sidi Bahloul, un lieu de pèlerinage

Ainsi, comme à l’accoutumée, cette date a été marquée des plus belles des manières avec l’organisation de Lewziâa.  La Zaouia de Sidi Bahloul était, comme d’habitudes, un lieu de pèlerinage des villageois et autres visiteurs venus d’un peu partout. Des offrandes et des dons sont aussi collectés, que ce soit en argent ou en bétail. A midi, tous les présents, au nombre de 2 000 personnes, sont conviés à une Waâda, un couscous traditionnel comme dîner collectif.

La réussite de cet événement, comme le témoignent les directs et autres interventions sur Facebook, est le fruit d’une stratégie mise en place par l’équipe chargée de son organisation. Les villageois se sont mis en commissions où chacun avait sa tâche à faire, apprend-t-on. Il y a ceux qui se sont occupé de l’embellissement du village à quelques jours de Âchoura, ceux qui sont chargés de l’achat et la préparation du sacrifice des bœufs et de la distribution de la viande aux villageois. Le jour J, un groupe de jeunes avait assuré la vigilance par l’accueil et l’orientation des gens.

13 bœufs égorgés, 1 600 parts distribuées

Tout a été bien réfléchi à l’avance pour garantir un meilleur déroulement de cette opération de distribution de viande aux villageois. “En tout, 13 bœufs sont égorgés le dimanche, 1 600 parts de viandes sont distribuées aux foyers le lendemain après avoir tout conservé dans des chambres froides !”, nous dira Yacine, un citoyen du village très actif et fortement impliqué dans cet événement.

Le lundi, tôt le matin, l’équipe chargée de la confection des parts était à pied d’oeuvre. C’est la pelouse du stade de foot du village qui a servit d’arène pour la mise en place des quotte-parts. Selon les organisateurs, tout est fait pour que les cinq grandes  familles qui composent le village aient leurs parts avec équité.

“Avec un respect strict de l’hygiène, les morceaux sont emballés dans des sachets et mis dans des bassines en plastique numérotées. Chaque famille a sa propre couleur du récipient. Pour récupérer sa part, il suffit d’avoir un bon de la part de la commission chargée d’affectation qui correspond à celui de la bassine”, ajoute notre interlocuteur en insistant sur l’esprit de solidarité et d’entraide qui y prévaut.

L’Âchoura, une fête multiculturelle

La fête de l’Âchoura ou “Taâchourt” correspond au 10 ème jour de l’an hégirien “Moharram”. C’est une fête à connotation religieuse avec une dimension sociale qui diffère d’un village à un autre. Elle est pratiquement célébrée dans toutes les contrées de la Kabylie et requiert une spécificité qui se traduit par une jonction entre les particularités traditionnelles de la région et ses dimensions sociale et culturelle. Ce qui confère à l’Âchoura un aspect de fête multiculturelle.

Cette fête est célébrée d’une manière particulière comme journée de solidarité. Des Bœufs sont sacrifiés à l’occasion, où tout un chacun a droit à une part de viande, les gens du village organisent de grandes “Waâda”, avec des plats traditionnels préparés parallèlement à l’occasion, ou “Timechret”. Cette dernière est organisée pour distribuer de la viande pour les nécessiteux et les non nécessiteux. Des rituels de tolérance, de solidarité et de générosité.

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