avril 26, 2024
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Lauréats des prix de la Fondation Tiregwa 2022

Massika Touati remporte le prix du meilleur roman, Samira Hocini décroche la première place du concours de la meilleure nouvelle, le roman historique “Tawes Ibelɛiden” se voit décerner le prix du meilleur roman biographique ; telle une deuxième consécration pour Fadila Oulebsir… La littérature féminine se distingue à l’issue des résultats du concours littéraire de la Fondation canadienne pour Tamazight, Tiregwa 2022.

Les résultats des prix littéraires de  Tiregwa pour l’année 2022 sont annoncés ce matin via un communiqué partagé sur la page Facebook de la fondation. Ces distinctions concernent les œuvres éditées en Tamazight que Tiregwa vise à promouvoir comme langue et culture. En effet, l’instauration de ces prix littéraires par la fondation et ses partenaires a pour but d’encourager la création littéraire dans la langue maternelle en Tamazgha.

En tout, cinq prix sont ouverts à la compétition : le prix Rachid Alliche du meilleur roman (8ème édition) ; le prix Belaid At Ali de la meilleure nouvelle (9ème édition) ; le prix Taos Amrouche de la meilleure littérature jeunesse (3ème édition) ; et enfin, le prix Furulu (Mouloud Feraoun) du meilleur roman biographique (2ème édition). Comme nouveauté, le prix Tiregwa de la littérature Traduction-Adaptation a été lancé cette année (1ère Édition)

“Zira”, de Massika Touati, primé

En tout, quatre prix sont ouverts à la compétition dont trois sont décrochés par la gente féminine. “Zira” de Massika Touati, paru en septembre 2021 aux éditions Imal, est primé avec l’obtention du prix Rachid Alliche du meilleur roman (8ème édition). L’écrivaine originaire de Yimezalen, de la wilaya de Béjaia, économiste de formation, a déjà contribué à la promotion de la langue à travers des articles.

Concernant le concours Belaid At Ali de la meilleure nouvelle écrite en tamazight (9éme édition), les membres du jury ont désigné Samira Hocini, avec sa nouvelle “Anebdu n wurɣu” comme lauréate de ce prix. Elle est suivi par Dalila Keddache, qui a eu le 2éme prix avec sa nouvelle “Tineggas”. Ce prix, le plus anciens chez Tiregwa, est organisé avec la collaboration de l’Association Tiwizi d’Amérique (USA) a connu un franc succès, lit-on dans le communiqué.

“Ṭawes Ibelɛiden”, meilleur roman biographique

De son côté, l’écrivaine Fadila Oulebsir, a remporté avec son livre “Ṭawes Ibelɛiden” (éditions Ccix Muḥend Ulḥusin) le prix Furulu (Mouloud Feraoun) du meilleur roman biographique (2éme édition). La fondation Tiregwa tient à préciser que ce Prix de littérature biographique ou autobiographique en langue kabyle  est initié avec la collaboration de monsieur Yazid Djerbib.

Le prix Furulu, anagramme de l’écrivain kabyle Mouloud Feraoun, vise à récompenser les auteurs qui produisent dans ce genre littéraire, précise-t-on. Dans son livre, l’enseignante chercheuse à l’université de Béjaïa, département langue et culture amazighes, évoque la vie de la martyre Taous Zemmour (1910-1959) combattante lors de la guerre de Libération nationale.

Deuxième consécration pour Fadila Oulebsir

Ce prix est considéré comme une deuxième consécration pour Fadila Oulebsir. En effet, l’auteure, originaire aussi de la localité d’Ath Mlikeche (Tazmalt, Béjaïa), a déjà mené tout un combat pour la réhabilitation de Taoues Zemmour, à travers son roman. Grâce à l’histoire qu’elle a tenu de faire connaitre, la défunte femme, tombée au champ d’honneur en 1959, a pu bénéficier de la reconnaissance des autorités locales après avoir été longtemps ignorée.

La professeure a décidé à ce que les recettes de ce livre seront dédiées à l’organisation d’une cérémonie de réhabilitation et de réfection de la tombe de l’héroïne. Chose faite à l’occasion du 60ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie dans sa région natale.

Larbi Yahioun, deux prix ; Kamel Bentaha, troisième prix consécutif

Quant au Prix Taos Amrouche de la meilleure littérature jeunesse écrite en tamazight (3ème édition), les membres de jury ont désigné les lauréats selon la tranche d’âge. Pour les livres destinés aux enfants âgés de 0 à 5 ans, c’est le livre “Tameɣra n wuccen” de Hamid Melaz qui est choisi.

Dans ce prix du livre jeunesse, deux écrivains se sont illustrés. Il s’agit de Larbi Yahioun qui a eux deux prix cette année, et Kamel Bentaha qui est à son troisième prix consécutif. Larbi Yahioun s’est en effet distingué avec son livre “Briruc d yibiw yessewhamen” pour la catégorie 6 à 10 ans. Il a aussi remporté le 3ème Prix Belaid At Ali de la meilleure nouvelle avec son texte intitulé “Wissen ma ad yali wass ?”.

Par ailleurs, de 11 à 18 ans, le prix Taoues Amrouche est revenu à Fatima Gherab, avec son livre “Izem d yilef”. Dans la catégorie de la bande dessinée, c’est la BD “Σeẓẓi akked Σezzul” de Kamel Bentaha qui est primée. Dans l’édition précédente, le bédéiste originaire d’Azazga (Tizi-Ouzou), a remporté en 2020 le prix avec sa BD intitulée “Uccen d umeksa n Zayan”, parue aux éditions Asirem. En 2021, il a participé avec “Tamacahut n tsekkurt”, une BD en hommage au chanteur Idir, et a eu le prix.

Ahmed Nekkar se distingue par ses traductions

Comme nouveauté, cette année la Fondation canadienne a ajouté un prix, initié avec la collaboration de l’association “Agraw n yimeɣriyen iqbayliyen n Fransa”, est-il indiqué. “Il s’agit du Prix de littérature traduction-adaptation en langue kabyle (Prix Muhya) pour récompenser les auteurs qui s’investissent dans cette catégorie de littérature”, soulignent les organisateurs.

L’heureux lauréats n’est autre que Ahmed Nekkar, directeur des éditions Tamagit (Identité), poète, écrivain et romancier de la littérature kabyle moderne. Tiregwa lui a décerné ce prix pour l’ensemble de ses œuvres littéraires et plus particulièrement ses traductions d’œuvres classiques vers Tamazight.

Il s’est davantage penché à la traduction et l’adaptation des classiques de la littérature jeunesse mondiale comme par exemple : «Rebelle» de Matoub Lounès, “L’alchimiste” de Paulo Coelho, “Alice au pays des merveilles” de Lewis Caroll et “La chèvre de monsieur Seguin” d’Alphonse Daudet, etc.

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